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(24/10/24 - Données en cours d'intégration - guide méthodologique à venir)
"Zéro Déforestation"*,
l'engagement de Lobodis pour un Café durable
La production de café et son lien avec la forêt
Le caféier (Coffea arabica) est un arbuste qui pousse à l’état sauvage à l’ombre des arbres des forêts d’altitude d’Afrique de l’Est. L’expansion de la culture du café sur divers continents s’est faite au rythme des colonisations européennes dès le XVIIe siècle. Dans la majorité des cas, l’introduction du café s’est faite sur des terres encore non occupées, nécessitant de défricher les sous-bois des forêts primaires.[1]
Les systèmes de production reposaient donc sur des pratiques de déforestation, tout en conservant des essences d’arbres natifs de haute taille pour conserver de l’ombrage. On parle alors de systèmes en agroforesterie[2], qui reposent sur de multiples interactions arbres-cultures à l’origine de bénéfices environnementaux notables : apport de matière organique, accroissement de la biodiversité fertilisation du sol et structuration par les racines, maintien de sources d’eau, etc.
Café et déforestation importée : on vous explique tout
Au cours du temps, les révolutions agricoles ont entraîné des évolutions de modèles de production : dans certains pays comme au Brésil ou au Vietnam, les plantations de café ont massivement gagné du terrain sur la forêt pour accroître les surfaces en café et donc les volumes produits. Les cultures de café se sont étendues avec l’avancée de fronts de déforestation, souvent sur les terres les moins pentues afin de faciliter le passage des machines agricoles. Ce front de déforestation continue de s’étendre aujourd’hui.
Pour certains petits producteurs, la déforestation était et continue d’être une manière de faire face au manque de ressources financières. En effet, le fait de brûler un sol anciennement forestier lui confère une richesse en termes de fertilité, ce qui permet aux producteurs de se passer de l’achat d’engrais biologique ou autres intrants, donc de faire des économies. Cependant après déboisement et mise en culture, les terres s’appauvrissent rapidement, ce qui pousse le producteur à déforester de nouvelles surfaces…
Les études d’Analyse de Cycle de vie sur le café montrent que, loin devant le transport, la torréfaction, l’emballage ou le gaspillage, c’est l’amont agricole qui pèse le plus lourd dans l’impact environnemental de la chaîne du café. La déforestation y tient une part de responsabilité particulièrement forte, via les émissions de GES (Gaz à effet de serre) causées par la combustion du bois, son impact sur la perte de biodiversité et les perturbations des cycles de l’eau.
Une analyse du cycle de vie (ACV) réalisée en 2021 sur une de nos filières montre que 74% de l'impact environnemental d'une tasse de café est lié à l'amont agricole dont la déforestation..
Selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), 420 millions d’hectares de forêts ont disparu entre 1990 et 2020, soit environ 10 % des forêts mondiales, superficie plus importante que celle de l’Union européenne. L’expansion agricole est responsable de près de 90 % de la déforestation mondiale, dont un tiers est exporté vers des régions non productrices comme l’Europe. C'est ce que l'on appelle la déforestation importée.
Conséquences de la déforestation et pistes pour agir !
La déforestation contribue de manière évidente au dérèglement climatique : 12% des émissions mondiales annuelles de GES proviennent de la déforestation, 27 000 espèces végétales et animales disparaissent chaque année, et les précipitations amazoniennes ont chuté de 20 à 40% pendant la saison des pluies. Tous ces changements ont des impacts négatifs sur les populations autochtones en augmentant leur vulnérabilité et donc les risques naturels (incendies, glissements de terrain, etc.).
Face à toutes ces conséquences, il est primordial d’agir et d’accompagner les pays producteurs dans la lutte contre la déforestation, puisque nous en sommes indirectement responsables via nos importations. En prêtant attention au mode de production du café que vous consommez, vous pourrez contribuer à la lutte contre la déforestation. C’est aussi cela « choisir de consommer autrement ».
L'Europe adopte de nouvelles exigences
En 2023, l'Europe a adopté un règlement visant à restreindre les importations de matières premières responsables de déforestation. À compter de janvier 2025, le café sera autorisé sur le marché européen s’il répond à 3 conditions : être exempt de déforestation depuis le 31 décembre 2020, être produit conformément à la législation du pays de production, et enfin être couvert par une déclaration de diligence raisonnable. En tant que torréfacteur, nous devons répondre à ces exigences et ainsi assurer une traçabilité totale de l'amont à l'aval, fournir des références de déclarations de diligence raisonnée émises par les importateurs de café vert et conserver ces informations pendant cinq ans.
Chez Lobodis, nous portons ce sujet à bras le corps, et continuerons de vous fournir des cafés Pure Origine de qualité en conformité avec cette réglementation. En effet, nous travaillons depuis 30 ans avec des filières tracées et connaissons nos partenaires. La majorité des producteurs membres de nos coopératives d’approvisionnement cultivent en agriculture familiale, sur de petites surfaces de terres (2 à 7 ha), et souvent sur des pentes relativement abruptes. Le maintien des forêts et la pratique d’agroforesterie leur est « vital », puisque la diversité d’espèces dans ces systèmes apporte des compléments de revenus, et la disponibilité des ressources leur permet de réduire les coûts de production (peu d’engrais chimiques apportés, pas de besoin d’irrigation, etc.).
Lobodis, pionnier des enjeux environnementaux et de la lutte contre la déforestation
Depuis 30 ans, nous plaçons la protection de l’environnement, le Sourcing durable, la garantie de traçabilité jusqu'aux organisations de producteurs, au cœur de nos préoccupations afin de proposer des cafés de qualité, respectueux de l'humain et de la biodiversité, et permettant à chacun de vivre dignement de son travail.
Aujourd’hui, face aux multiples conséquences du dérèglement climatique et, toujours dans une volonté de soutien renforcé dans les pays d'origine, nous allons encore plus loin dans nos engagements auprès de nos partenaires producteurs. Cela passe par la mise en place d’outils de suivi, la poursuite et le développement d’actions concrètes dans les pays producteurs pour lutter contre la déforestation.
Développer des outils pour évaluer l’impact de nos filières sur la déforestation
Pour évaluer de manière plus précise l'impact de nos filières, améliorer la fiabilité des données et ainsi faire face à un risque de déforestation trop important sur les zones de production de nos cafés, nous avons mis en place 2 actions essentielles. D'une part, nous suivons le risque de déforestation ajusté aux zones de productions de nos partenaires grâce aux données libres de Global Forest Watch et le logiciel open source QGIS. D'autre part, toutes nos données de relevés sur le terrain sont intégrées dans une application, spécialement conçue en interne avec l'aide d'un ingénieur agronome, reliée à nos données cartographiques, prémisses de l’établissement de rapports d’impact environnemental robustes sur nos filières.
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Déployer nos projets écologiques avec nos partenaires sur le terrain
Pour lutter contre la déforestation et ses conséquences, Lobodis promeut, défend et renforce l'agroforesterie comme pratique à prioriser en origine. En effet, le maintien et la plantation d'arbres associés avec les caféiers permet de réduire l'utilisation d'intrants, et par conséquent de diminuer les coûts de production et les risques environnementaux associés. Le café produit en agroforesterie est également de meilleure qualité et est par conséquent vendu à un prix plus élevé. Enfin, certaines espèces d'arbres d'ombrage peuvent aussi être valorisées par la vente (fruits, bois, etc.), offrant ainsi une source de revenus supplémentaire.
Au Pérou, en partenariat avec l’ONG Envol Vert,nous soutenons le projet pilote "zéro déforestation*" en accompagnant notre coopérative partenaire Valle Ubiriki dans sa mise en conformité au règlement européen contre la déforestation. Cet accompagnement se concrétise par une aide au géoréférencement des parcelles de producteurs, la mise en place d'un protocole pour surveiller les risques de déforestation et, in fine, leur permettre d’être autonomes dans l’élaboration de leur devoir de vigilance.
Depuis toujours, Lobodis met en avant la qualité et le goût de ses cafés ainsi que son engagement à créer une filière café juste, durable et respectueuse du Vivant. C’est ainsi que nous concevons notre métier de torréfacteur ! Être torréfacteur ne se résume pas à acheter-torréfier- vendre. Être torréfacteur, pour Lobodis, c’est aussi intégrer la responsabilité de maintenir une filière café en état de durabilité environnementale et sociale. C’est pour cela, qu’au-delà des labels et des réglementations, nous avons toujours misé sur une relation de proximité avec les producteurs, pour comprendre la réalité complexe du terrain et agir.
* Sources :https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32023R1115 • https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/lutte-contre-deforestation-importee • www.fao.org
[1] Cf. guide méthodo : définitions de forêt et déforestation • [2] Cf. guide méthodo : définition agroforesterie.